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mars 1593. 355
jours eu de vrais catholiques françois, n'aians autre but que la defense de la ville j de l'Estat et de la religion. Le colonnel d'Aubrai entre autres parla fort librement , et dit que qui prenoit s'obligeoit ; et qu'il ne pouvoit tenir pour gens de bien ni bons François ceux qui en avoient pris de ceste façon, ou qui à l'avenir en prendraient. Rabusseau le gantier parla en homme de son mestier, c'est-à-dire un petit en estourdi, et autant zelé politique qu'il avoit esté zelé ligueus : jurant d'ailler tuer jusques dans leurs maisons tous ceux qu'il pourroit descouvrir en avoir pris. Non obstant lesquelles responses le due de Feria ne laissa pas, par les prédicateurs ses agens et les Seize, d'en gaingner quelques uns, mais peu.
Le lundi quinzieme de ce mois, M. le doyen Seguier refusa de prendre l'argent du duc de Feria, qu'il lui vouloit bailler pour la necessité de leur chapitre ; et lui dit fort vertueusement qu'il n'avoit que voir à leuns affaires ni à leur chapitre : et quant ils auroient affaire d'argent, que ce ne seroit à lui qu'ils se voudroient adresser pour en avoir. Toutefois que messieurs du cha-, pitre le remercioient bien fort de ses honnestes offres et bonne volonté; mais au surplus qu'ils le supplioient de ne s'entremettre plus outre de congnoistre des moiens ou nécessités dudit chapitre.
Ce jour, les Seize contrefirent une lettre pourTDan-tham, de M. de Belin à la presidente Brisson, laquelle ils lui envoierent aux champs où elle estoit par homme exprés : lequel elle retient jusques, à ce qu'elle eust envoié à M. de Belin sçavoir si c'estoit lui qui avoit escrit et signé ladite lettre. A laquelle ledit seingneur de Belin fist response qu'il ne sçavoit que c'estoit, et
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